Especes Gibier d'eau - Bernache canada

Bernache canada

23/06/2014

Branta canadensis (Linnaeus, 1758)

 
L'aire de reproduction originale de la Bernache du Canada, couvre la quasi totalité du continent nord américain depuis les Aléoutiennes jusqu'à la côte atlantique (Del Hoyo et al., 1992). L'espèce a été introduite en Grande-Bretagne et dans des pays continentaux de l'Europe du nord dès le 16ème siècle à des fins cynégétiques et comme oiseau d'ornement des étangs et plans d'eau (Lever, 1987). Sans surprise, la Bernache du Canada est absente du répertoire paléontologique pléistocène d'Europe occidentale (Mourer-Chauviré, 1993).

Buffon mentionne que, durant le régne de Louis XIV, la Bernache du Canada se reproduisait en semi-liberté et en grand-nombre dans le parc de Versailles (inLever, 1987), mais c'est seulement à partir des années 1960 et 1970 que de nombreux lâchers eurent lieu sur le territoire français et des fins ornementales. Si nombre d'entre eux se sont révélés stérils, l'espèce a constitué de petites colonies localisées notament dans le Pas-de-Calais, les Yvelines, la Sologne et le Puy-de-Dôme. L'effectif de la population française est estimée comprise entre 600 et 700 individus dans les années 1990 (Dubois et al., 2000).

La Bernache du Canada est comptée ici au nombre des espèces allochtones du territoire de la France. Introduite récemment et volontairement dans un but ornemental à l'occasion d'initiatives privées, elle constitue de petites populations marronnes dans plusieurs entités biogéographiques du territoire. Seule l'épreuve du temps permettra de déterminer si ces populations se pérenniseront.

L'impact de cette espèce herbivore sur les écosystèmes qu'elle occupe en France n'a pas fait l'objet de travaux. En Grande-Bretagne, le rapide succès de cette introduction ancienne a conduit à la constitution d'une population estimée à 50 000 individus en 1988. L'introduction plus récente conduite en Nouvelle-Zélande a généré la constitution d'une population estimée comprise actuellement entre 35 000 et 40 000 individus (Del Hoyo et al., 1992). Dans l'un (Roux, 1994 ; Schricke, 1997) et l'autre (Del Hoyo et al., 1992) cas, ces populations introduites génèrent des dégâts hivernaux aux prairies et cultures céréalières de ces pays.

La Bernache du Canada, inscrite sur la liste des oiseaux protégés de France, à l'annexe II de la Directive Oiseaux et à l'annexe III de la Convention de Berne, ne fait pas l'objet d'une gestion particulière sur le territoire (Dubois et al., 2000).

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